L'immigration libanaise à Marseille compte dix confessions chrétiennes et musulmanes, parmi les dix-huit, constitutionnellement reconnues au Liban. Nous avons observé la façon dont ces confessions se sont intégrées dans la ville au cours des XIXe et XXe siècles jusqu'à la fin de la Guerre du Liban (1975-1990). Nous avons notamment interrogé les immigrés sur la place du fait religieux et sur le rôle de la référence confessionnelle en tant que facteurs identitaires.
Contrairement à la précocité de l'immigration libanaise dans certains pays de l'Afrique-Occidentale française où les Libanais sont arrivés entre 1889 et 1892, les Syro-Libanais sont arrivés en Côte-d'Ivoire plus tard, entre 1906 et 1907, en provenance du Sénégal. Si à l'origine les pionniers étaient considérés comme des aventuriers fuyant leur pays, ce type d'immigration tend à disparaître pour faire place à une autre, plus réfléchie. La tendance actuelle est à la trajectoire directe, du Liban vers la ville d'accueil, ce qui révèle un changement dans le comportement des Libanais : d'une immigration individuelle et temporaire, on est passé à une immigration définitive, de masse, avec pour corollaire un regroupement familial.
Le but de cet article est de comprendre les principales caractéristiques des trajectoires des immigrants d'origine syrienne et libanaise au Brésil, entre la fin 19e et les années cinquante. Plusieurs aspects sont abordés : causes du mouvement migratoire, intégration économique au Brésil comme colporteurs, affirmation du caractère commerçant de la colonie, transformations des images associées à ces immigrés, des identités et de la cohésion du groupe et enfin mobilité sociale de la première génération née au Brésil.
L'immigration levantine au Pérou et sa créolisation n'a pas impliqué leur assimilation, mais seulement l'adoption du mode de vie des Péruviens de la côte.
A partir de la situation des migrants du Moyen Orient (Syriens, Palestiniens, Libanais) analyse de leur positionnement identitaire qui englobe sans en rejeter aucune leurs deux appartenances.
A partir des rites établis dans la sunna, dans les gestes et dires du Prophète, ces anthropologues ont mis en évidence le modèle musulman du rituel sacrificiel. Contrairement au christianisme, l'islam n'inscrit pas le sacrifice au coeur de son dogme. Néanmoins il lui accorde une place essentielle dans ses pratiques rituelles. Accompagnant toutes les étapes de la vie individuelle, producteur de lien social, lieu de multiples recompositions et transgressions, produisant de nouvelles références locales, même sur le plan de l'islam transplanté, les rituels sacrificiels musulmans illustrent l'ensemble des thèmes que la théorie anthropologique du sacrifice s'est attachée à mettre en évidence : cuisine du sacrifice, dette sacrificielle, fonctions thaumaturgiques. La première partie de ce texte est consacrée au rituel ibrâhîmien et à son statut dans l'islam contemporain. La deuxième montre la pratique du sacrifice en relation au cycle de vie. La troisième met en exergue le passage du religieux au social par le truchement des repas et des fêtes sacrificiels. La quatrième concerne les sacrifices propitiatoires dans les traditions turque, pakistanaise ainsi que chez les marabouts africains de Paris. Enfin, la cinquième partie analyse trois fêtes du sacrifice : en milieu lébu (Sénégal) ; chez les Soudanais de Wad Madani et chez les Gnawa du Maroc.
Analyse et étude des conditions d'intégration, d'acculturation et d'organisation sociale de la population dite syrienne (Syriens, Palestiniens, Libanais) des Antilles à travers le processus matrimonial.
Les immigrés originaires du Moyen-Orient, notamment des Syriens et des Libanais, ont joué, en raison de leur nombre et de leur participation économique, sociale et politique, un rôle important parmi les différents groupes nationaux arrivés en Argentine depuis le milieu du XIXe siècle. L'auteur s'interroge sur l'image de l'immigré "arabe" dans les années 40, au début du XXe siècle et à la fin du XIXe siècle. L'étude de la pensée d'Alsina et de Peralta sera un premier pas pour analyser l'image de l'immigré "arabe" au cours, d'une part, de la période de grande immigration, et, d'autre part, au cours de la période postérieure à la crise de 1929, lorsque en Argentine, comme ailleurs, commencent à s'articuler des politiques migratoires discriminatoires.
Cet exposé traite de la dynamique de l'interaction de l'accroissement démographique et du développement, comme facteur déterminant de l'émigration dans les pays arabes du bassin méditerranéen et de la Turquie vers l'Europe. L'accent est mis sur la perception des disparités de bien-être et l'évolution des niveaux de vie entre pays de départ et de destination, conditionnant le potentiel d'émigration. L'examen des aspects socio-économiques de la période étudiée (1970-1990) et des perspectives à moyen terme (1990-2005) conduit l'auteur à conclure à une accentuation future des écarts et à la nécessité d'élaborer des solutions.
Résultats d'une étude exploratoire et descriptive portant sur le contexte des premières années d'installation d'une centaine de familles d'origine libanaise habitant les quartiers montréalais de Côte-des-Neiges, Bordeaux-Cartierville et Ville Saint-Laurent.
Dans la seconde moitié du 19e siècle, le Pérou devient un pays d'immigration au sens moderne du terme. Parmi les étrangers qui arrivent au Pérou à la fin 19e et au début 20e se trouvent un certain nombre de turcos en provenance de l'Empire ottoman, la grande majorité d'entre eux étant originaire du Levant, principalement du Liban. L'Etat péruvien qui entend alors favoriser l'immigration européenne ignore cette population et n'entreprend rien pour faciliter son installation. Peu nombreux, dispersés dans les grandes villes du territoire national, ne développant aucune forme de "communautarisme", préférant l'insertion dans la discrétion et se consacrant prioritairement au commerce, les Libanais du Pérou ont réussi peu à peu à renforcer leur intégration dans la société péruvienne et se considèrent aujourd'hui comme des Péruviens à part entière.
A travers une étude de la participation des Canadiens d'origine libanaise dans la politique canadienne, cet article dresse les questions théoriques de l'assimilation et de l'acculturation. Pour participer à la politique canadienne, les personnes d'origine étrangère doivent être "acceptées" par les Canadiens. Dans les milieux politiques caractérisés par des cultures politiques favorisant le pluralisme, l'ethnicité et les ressources ethniques, les caractéristiques ethniques ont tendance à persister. Dans les milieux politiques des provinces maritimes du Canada, il est nécessaire non seulement que les personnes d'origine étrangère soient "acceptées" par les Canadiens, mais qu'elles s'assimilent pour pouvoir participer à la politique canadienne. Autrement dit, le milieu politique est une variable indépendante vis-à-vis de l'assimilation et de l'acculturation.
Evaluation et perceptions de dirigeants d'associations communautaires à caractère ethnique en ce qui concerne l'intégration économique des personnes d'origine haïtienne, italienne, juive et libanaise dans la région métropolitaine de Montréal. Les 84 leaders ont été interviewés sur la segmentation du marché du travail, la discrimination dans le monde du travail, l'accueil et la formation de la main-d'oeuvre, le syndicalisme, les programmes d'accès à l'égalité en matière d'emploi et l'entreprenariat ethnique. Les résultats des interviews témoignent de la diversité de conditions sociales qui prévalent au sein de leurs groupes respectifs, diversité qui renvoie aux caractéristiques internes des communautés étudiées et aux facteurs structurels et conjoncturels qui influent sur l'insertion de la main-d'oeuvre.
Des auteurs de différents horizons scientifiques, historiens, géographes, anthropologues, sociologues, etc., rassemblés par Michel Bruneau, ont analysé pour la revue L'Espace géographique des diasporas dans leurs dimensions territoriales, leurs racines historiques, leurs cultures et leurs dynamiques: les Arméniens, les Assyro-Chaldéens, les Chinois, les Grecs, les Libanais, les Turcs.
Analyse de la politique migratoire argentine envers les Syriens et les Libanais au cours des années 1890-1930, à l'époque nommés "Turcs", communauté d'origine non européenne la plus importante. La politique migratoire argentine a été ambiguë et parfois discriminatoire envers eux par rapport à d'autres groupes ethniques, et le gouvernement argentin a utilisé alors la catégorie d'immigrés "indésirables". Les immigrés syriens et libanais ont souffert des préjugés prévalant à l'époque dans toute l'Argentine. De leur côté, ils ont essayé de s'intégrer le plus vite possible et de perdre toute caractéristique distinctive. Malgré cela, jusqu'à nos jours, ils ont toujours fait l'objet de considérations dépréciatives et des stéréotypes, nés dans les différents secteurs sociaux.